En 2020, dans le cadre d'une commande B2C, nous sommes habitués à avoir une information immédiate, en temps réel et des usages extrêmement simplifiés. Dans le cadre d'un affrètement BtoB, il est en revanche très difficile d'obtenir de l'information et d'avoir de la visibilité sur son transport de marchandise alors que les moyens de géolocalisation existent.
Ce manque de visibilité du transport BtoB par rapport au transport BtoC s'explique notamment par la structure du marché du transport. Ce dernier est en effet un écosystème structuré en 3 pôles:
Au sein de chacun de ces groupes, de multiples acteurs et interlocuteurs sont amenés à intervenir à un moment ou à un autre dans une opération de transport (service achat, chauffeur, affréteur, service client). Et ce d'autant plus que très souvent, les commissionnaires ou les transporteurs sous-traitent à d'autres transporteurs, multipliant ainsi le nombre d'intervenants. La traçabilité de l'information est donc très souvent difficile entre le donneur d'ordre initial et le transporteur final.
Tout chargeur travaille aujourd'hui avec un panel de partenaires commissionnaires ou transporteurs pour répondre à ses différents besoins : géographiques, typologie d’emport, commerciaux...
Prenons l’exemple d’un chargeur qui travaille avec 7 partenaires transports. Cela implique donc pour lui:
Tous ces systèmes indépendants et propriétaires ne sont pas connectés les uns aux autres, rendant la gestion très complexe pour le chargeur tant sur le plan opérationnel qu'informatique.
Contrairement aux TMS transporteurs largement répandus, les solutions de pilotage transport comme les TMS chargeurs sont très peu déployés. Les TMS chargeurs historiques sont en effet complexes à mettre en place et et nécessitent de lourds investissements pour le déploiement. Selon une étude Géodis récente, seules 6% des entreprises affirment avoir une visibilité complète de leur Supply Chain. Pas étonnant quand on sait que 90% des échanges entre chargeurs et prestataires se font encore de manière manuelle (e-mails, téléphone, fax, Excel).
En parallèle du développement de l'e-commerce, on observe une évolution des attentes et des usages des clients mais aussi l'apparition de nombreuses nouvelles solutions dans la relation client BtoB :
L'état des lieux du marché ainsi fait, plusieurs enjeux de la digitalisation du transport BtoB nous apparaissent évidents.
A court terme, les enjeux de la digitalisation sont:
A long terme, ses enjeux sont:
Le marché de la digitalisation du transport BtoB est en train de se structurer autour d'un panel de nouvelles solutions Saas venant répondre à ses problématiques et ses enjeux . L'écosystème digital s'organise aujourd'hui en 3 blocs:
Les commissionnaires digitaux simplifient l’accès à l’offre de transport, digitalisent entièrement la relation entre le chargeur et le transporteur et proposent une tarification instantanée. Ils offrent aux consommateurs de transport une vraie expérience client dans l’achat de leur transport. L’émergence de ce nouveau modèle pousse d’ailleurs les commissionnaires historiques, non digitaux, à digitaliser de plus en plus la relation avec leurs clients.
Les technologies supply chain répondent à une problématique transport sur laquelle ils développent une vraie expertise et la mettent à la disposition du marché à l’aide de technologies Saas: les données prédictives, l’édition d’étiquettes, la géolocalisation, les émissions de CO2, la gestion de palettes, l’analyse du marché, la détection des anomalies transport, ou encore le pilotage d’appel d'offres. Ces technologies viennent enrichir la donnée supply chain en permanence, ou de l’exploiter de manière plus efficace.
Les plateformes de pilotage transport amènent de la collaboration, de la visibilité, de la mesure de la performance et viennent connecter l'ensemble de l’écosystème.
C'est aujourd'hui un marché sur lequel se retrouvent en concurrence des solutions historiques TMS et des plateformes 100% digitales comme Shiptify. Les éditeurs de logiciels historiques comme DDS Logistics développent en effet des plateformes digitales en complément de leur offre de logiciels plus classiques (Join2Ship pour DDS Logistics par exemple).
On observe également une segmentation du marché par mode de transport avec d'un coté des pure players, spécialisés dans un certain mode de transport et de l'autre coté des solutions multimodales.
Le mode de transport routier a été pionnier dans cette digitalisation avec des initiatives comme Everoad, Fretlink ou Shippeo. Ensuite, c'est le transport maritime qui s'est digitalisé avec des solutions de géolocalisation comme Ocean Insights, des plateformes de pilotage comme Buyco ou des commissionnaires comme Flexport. Enfin, il existe des solutions comme Shiptify ou My Tower, qui couvrent elles plusieurs modes de transport.
Aujourd’hui, comme vu précédemment, un chargeur échange ses besoins transport avec des commissionnaires, digitaux ou non, par différents moyens selon le volume d’ordres de transport ou les process spécifiques mis en place(Mail, Excel ou EDI sur mesure).
Demain, ce chargeur sera connecté à une plateforme de pilotage transport multimodale, multi-transporteurs, elle même connectée en API à l’ensemble de ces mêmes commissionnaires mais aussi aux différentes technologies supply chain existantes comme par exemple:
Le rôle des plateformes de pilotage multi-transporteurs est donc essentiel. Elles permettent de faciliter la vie des chargeurs en leur offrant une solution unique, pré-connectée et intégrée avec l’ensemble des acteurs du marché du transport qu’ils soient commissionnaires ou fournisseurs de technologies supply chain .